De l’utilité de faire des tests utilisateurs, ou “hey Jean-Michel y marche pô ton appli là !”

 

Mise en situation

Par un bel après-midi de canicule où on est tous en train de prier pour une pluie glacée, Jean-Michel, 42 ans, attend sur le quai de la gare routière en suant comme une carotte à la vapeur, le bus qui va l’amener à son BIG rdv. Et là, c’est le drame ! La petite voix du micro annonce que le bus a été pris dans un embouteillage et aura plus de 4h de retard. La tuile ! Jean-Michel sort son smartphone dernier cri pour réserver un autre bus en vitesse via l’application déBUSk. C’est la toute dernière version de l’application, avec le mode sombre par défaut, un champ de recherche unique… Bref plein de supers trucs pour faciliter la recherche et l’achat de billets de bus. Seulement, Jean-Michel, bah il galère.

Déjà, l’appli est en mode sombre par défaut… Vous vous rappelez que dehors c’est la canicule et que tout le monde cuit comme un carré de tofu fumé sur une plancha lors d’un apéro entre amis ? Bah avec le fond sombre et la luminosité qu’il y a dehors, bon courage Jean-Michel pour y voir qqch ! Tout ce qu’il pourra voir c’est son visage ruisselant, crépi de fatigue et de stress parce qu’il est en train de rater son rdv.

Bon mettons il arrive à mettre son smartphone sous son t-shirt et à manipuler l’application en regardant par l’intérieur de son col (ah bah elle est belle l’autruche 3.0 sous le soleil écrasant). Il clique sur le seul champ disponible pour rentrer sa destination, il lance la recherche et tombe sur une page avec un max de résultats mais il arrive pas à lire, c’est écrit trop petit. Bon alors là, faut qu’il récupère ses lunettes dans son sac, qu’il les mettent, qu’il retourne dans sa grotte de tissu et qu’il lise en essayant de ne pas trop respirer parce que sinon ça fait de la buée sur ses carreaux…

Maintenant qu’il peut lire (en apnée et en fermant un œil parce qu’une goutte de sueur salée lui tombe dans l’autre), il se rend compte que l’application lui remonte 666 résultats. Le champ unique et l’intelligence artificielle, ça paraît cool comme ça, mais les résultats sont très nombreux et pas forcément utiles. Jean-Michel voulait juste un billet de bus et pas connaître le loueur de voiture le moins cher dans la ville d’arrivée, ni une photo de la gare au temps de ses grands-parents.

À ce stade, pas besoin de faire souffrir d’avantage Jean-Michel, on a compris : l’application dans le contexte de recherche et d’achat ne convient pas.

 

Bonne nouvelle !

Toutes ces déconvenues auraient pu être évitées si l’application avait été testée en amont. En effet, le but des tests utilisateurs, c’est justement de mettre des utilisateurs et utilisatrices dans un contexte d’utilisation et de voir s’ils ou elles arrivent à effectuer les tâches prévues. S’ils ou elles n’y arrivent pas, on tente de comprendre pourquoi et on vérifie si ce point de blocage concerne la majorité des utilisateurs et utilisatrices. 

Le but des test utilisateurs est d’évaluer l’efficacité d’une interface à répondre à leur besoin, de vérifier qu’elle remplit ses objectifs et surtout qu’elle leurs offre satisfaction.

Les tests utilisateurs (ou parfois appelés tests d’utilisabilité ou tests d’ergonomie) peuvent être réalisés très en amont d’un projet, avant même son développement grâce à des prototypes. Ce qui est pratique si on veut gagner du temps et de l’argent. Pas besoin de payer une équipe de dev à temps plein pendant 6 mois pour subir après la mise en ligne une tornade de retours négatifs nous disant que l’appli est inutilisable. On teste directement le concept du projet et on ne fera développer que ce qui est validé par les utilisateurs et utilisatrices et ce qui permettra son bon fonctionnement.

Bien sûr on peut aussi faire des tests sur une application existante et déjà développée si on veut la faire évoluer. En fait, pour que la conception et le développement soient vraiment centrés sur l’utilisateur ou l’utilisatrice, il faut faire des tests tout au long du projet.

Et pour bien faire les choses on fait plusieurs itérations de test. Chaque test se concentre sur un scénario bien précis (on choisit généralement le scénario clé de l’application). On pourra faire différents tests s’il y a plusieurs scénarios importants.
Les tests devront aussi, le plus possible, se faire dans un contexte et une situation les plus réalistes possibles. Donc pour notre application déBUSk par exemple, on aurait pu faire tester l’application en extérieur sur un téléphone avec une connexion moyenne et avec un objectif d’achat “rapide”.

Les bonnes raisons de le faire ?

  • Les données recueillies lors d’un test sont riches d’enseignements et conduisent à formuler des recommandations pour améliorer l’expérience utilisateur du système,
  • Il existe de multiples forme de test (guérilla, à distance, situation contrôlée, etc.) qui s’adaptent à chaque projet ou situation,
  • Très souvent les utilisateurs et utilisatrices accomplissent leurs “tâches” d’une manière inattendue par rapport à l’idée que le porteur de projet peut se faire,
  • L’utilisation d’une interface en conditions « réelles » favorise la mise en avant de problématiques qui peuvent être corrigées avant un développement (gain de temps et d’argent !)

Si vous souhaitez avoir un exemple de nos accompagnements en UX Design et plus particulièrement pour les tests utilisateurs vous pouvez regardez ce qu’on a fait pour BUGA ou encore pour Lelivrescolaire.fr et aussi Red horticulture.

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